Effets zootechniques de l’utilisation de tourteau de chènevis par des vaches laitières, en remplacement de luzerne et de tourteau de soja

François Morel d’Arleux, Institut de l’élevage – J.M. Besancenot, E.R.E. d’Ile de France – J.B. Galloo, C.E.Z. de Rambouillet – Coopérative Agricole La Chanvrière de l’Aube

Introduction

Graine de chanvre, huile de chanvre et tourteau de chanvre.

La culture du chanvre est traditionnellement exploitée pour sa fibre. Cependant sa graine oléagineuse, appelée chènevis, présente certains intérêts nutritionnels.
En effet, celle-ci est particulièrement riche en protéines (25%), en acides aminés et en acides gras : 30% dont 75% d’acides gras essentiels. Ce profil fait de la graine une ressource alimentaire de premier ordre. L’huile sert à des usages diététiques ou encore cosmétiques à destination de l’homme, tandis que les tourteaux riches en protéines peuvent être valorisés par le secteur de l’alimentation animale.
Dans ce contexte, la graine permet d’atteindre un niveau de rémunération satisfaisant pour inciter l’agriculteur à cultiver cette plante. Quant aux tourteaux, ils sont issus de la simple pression à froid des graines de chènevis. Ce mode d’extraction purement mécanique possède un rendement moyennement performant puisque 15% de la matière grasse subsiste dans le produit après trituration. L’étude relate l’utilisation de cet aliment dans la filière de l’alimentation animale et tout particulièrement celle des vaches laitières.

Résumé

L’objectif de cette étude était de situer l’intérêt zootechnique du tourteau de chènevis par des vaches laitières en remplacement de luzerne et de tourteau de soja. Dans cet essai, réalisé durant l’hiver 1998/1999 sur l’exploitation du C.E.Z. de Rambouillet (78), le tourteau de chènevis est utilisé en ration semi-complète dans un régime à base d’ensilage de maïs et de pulpe de betterave sur-pressée pour des vaches laitières de race Prim’ Holstein.

Deux lots de cinq vaches primipares et quatorze multipares par lot, en phase descendante de lactation, ont participé à l’essai d’une durée de dix semaines. En moyenne, sur l’essai, les niveaux d’ingestion de la ration totale ont été de 24,3 kg de MS pour le lot témoin et de 25,4 kg de MS pour le lot expérimental. Le tourteau de chènevis a été bien consommé et la quantité maximum consommée a été de 3,2 kg de MS. La production de lait du lot expérimental a été supérieure (0,9 kg ; N.S.) à celle du lot témoin. Le taux butyreux a été inférieur (3,6 g/kg ; p<0,008) ainsi que le taux protéique (0,5 g/kg ; N.S.).

Pour répondre à l’augmentation de consommation en produits frais et fromages et à la stabilisation de consommation des matières grasses, la réduction de l’écart entre les taux du lait est recherchée par un maintien du TP et une baisse du TB. Pour agir en élevage plus rapidement et de façon plus marquée que par la voie génétique, l’alimentation peut être utilisée par modification de la nature des composants de la ration. Le tourteau de chènevis peut également être une alternative partielle au tourteau de soja dont la traçabilité, lorsqu’il est importé, n’est pas garantie.

Extrait du compte-rendu n° 2003104.
Disponible auprès de l’Institut de l’Elevage, 149, rue de Bercy – 75012 Paris

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